Messe du jour de Noël

 

Abbé Jean-Claude Dunand, le 25 décembre 2004, à l’église St-Pierre-aux-Liens, Bulle
Lectures bibliques : Isaïe 52, 7-10; Hébreux 1, 1-6; Jean 1, 1-18

« Le Verbe s’est fait chair…
Il a habité parmi nous…
Nous avons vu sa gloire… »

Il y a eu l’audace de la Création, l’homme a été créé et animé du souffle divin.
Puis l’histoire a déroulé son long fleuve d’événements.
Un jour à Bethléem, tout était prêt, Dieu a fait le saut dans l’humanité,
un extraordinaire pas vers l’homme
pour que nous le connaissions davantage,
pour que nous le voyons.
Jésus, visage de Dieu, a pris chair bien humblement, à Bethléem.
Et aujourd’hui 25 décembre 2004, pour nous, communauté radiophonique et bulloise, ce matin, c’est à nouveau Noël !

 

Célébrer Noël, quel sens ?

Dieu, qui a créé l’homme à son image et lui a confié la création, a voulu dans son amour devenir encore plus proche pour que l’homme puisse se réaliser pleinement, pour qu’il puisse découvrir la force du pardon et la source inépuisable de l’amour, pour qu’il puisse découvrir les balises du chemin de la vie qui le conduit dans l’éternité bienheureuse.

Comme l’homme a été voulu libre, il a fallu la patience divine pour le préparer à accueillir un jour, à côté de lui, le Fils du Père Créateur. Préparation, patience, dialogue, recherche, rencontre pour conduire l’homme dans l’épanouissement divin.

Quelle audace de Dieu d’attendre si longtemps pour proposer cette extraordinaire rencontre sur la terre entre Lui et l’homme.

Quelle audace de Dieu de prendre le chemin de l’homme pour prendre chair, prendre corps d’homme, cœur d’homme.

Jésus, Verbe fait chair, le Messie, l’envoyé, un enfant, fragilité et tendresse de l’homme, un enfant devient l’expression de la puissance même de l’amour de Dieu. Une femme, Marie, donne visage d’homme à l’envoyé de Dieu qui a tant aimé le monde, qui l’aime tant encore, et qui l’aimera toujours tant.

Hier, naissance du Sauveur annoncée par les prophètes.
Aujourd’hui, Noël pour vous, pour moi…: célébration de l’espérance.

Pourquoi cette naissance ?

Jésus, par sa vie partagée au milieu des hommes, nous fait vibrer à la vie même de Dieu. Vivant avec nous, vivant comme nous, Il nous dit : Dieu avec vous. Parlant nos mots, Il nous a révélé la pensée même de Dieu et Il nous a associé à son projet de VIE. Sa confiance envers nous est immense : Il nous demande tout simplement d’accomplir sa volonté, d’être des artisans de paix, et nous voilà pleinement associés au projet de la sanctification de l’humanité. Rien que ça ! Notre existence a du sens, elle est orientée vers cet ailleurs qui sera le grand rassemblement festif, notre participation à la gloire de Dieu. Fête éternelle.

Jésus par sa vie partagée a redonné à chacun d’entre nous et à l’humanité entière l’amour capable de restituer l’amour gâché par toutes les sortes de faiblesses humaines. Jésus, Verbe fait chair, proximité de Dieu.
Simplement Noël pour vous, pour moi… pour tous !

Rencontrer l’homme dans l’humilité.
Quelle idée de la part de Dieu ?
Se donner simplement parce que j’aime.
Nous connaissons cette expérience de vouloir être proche de ceux et celles et que l’on aime.
Compatir, se réjouir avec…
fête de famille, soirée entre amis, projet d’aventure…
visite surprise, un bonjour à un malade ou une personne seule
ou simplement temps gratuit partagé avec un ami,
partager les choses de la vie pour nourrir l’existence et la rendre agréable, belle, digne.

Alors pourquoi ne pas laisser Dieu devenir encore proche de nous. En lui, ce désir est immense : n’attendons pas donc pas avant de vivre de telles rencontres, avant d’être les bergers contemplant la présence divine dans le quotidien de nos existences.

L’humanité est marquée par la souffrance : ici la guerre, là-bas la famine, ici l’injustice, un peu plus loin un attentat, une épidémie… toutes ces petites lumières scintillantes de ces jours voilent ces tristesses, ces tragédies, ces non-sens, ces non-amours…

Avions-nous penser ? si nous chrétiens nous serions un peu plus lumineux et plus audacieux… davantage solidaire, bien que la société individualise notre monde, nous ferions de presque toutes nos rencontres des retrouvailles, des moments de joie partagée… Un beau sourire, un regard tendre sont déjà des petites fêtes de la vie…

Notre foi n’est-elle pas le courant de Dieu qui pense dans nos vies… si c’est vraiment cela… il y en aurait des lumières qui éclairent le monde et non seulement à certains moments de l’année et dans certains endroits mais partout dans le monde et à chaque instant !

Noël était.
Et Noël est aujourd’hui et il le sera demain encore.
Noël est chaque jour,
à chaque fois que nos actes et nos paroles sont l’expression de notre amour,
d’un amour qui devient aux yeux de tous le reflet de l’Amour divin.

Nos humanités sont de multiples crèches dans lesquelles Dieu s’arrête pour que les hommes puissent le reconnaître.
Il y a eu Marie, Joseph, les bergers et les autres… et aujourd’hui il y a vous, moi, nous tous…

Regardons l’homme,
espérons l’homme capable d’aimer encore davantage,
capable de lever au-dessus des souffrances une banderole couleur d’arc-en-ciel :

PAIX AUX HOMMES DE BONNE VOLONTE !

Noël !

Le Verbe s’est chair,
Il habite parmi nous…
Nous voyons la gloire de Dieu !

 

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