Messe du 26e dimanche ordinaire

 

Abbé Bruno Sartoretti, à l’église de St-Pierre-de-Clages, le 25 septembre 2005
Lectures bibliques : Ezékiel 18, 25-28; Philippiens 2, 1-11; Matthieu 21, 28-32 – Année A

Comme les contemporains du Christ, nous nous mettons immédiatement du côté de ceux qui ont fait la volonté du Père, même si pour cela, il faut reconnaître que nous l’avons d’abord refusée. Ce qui compte, c’est le résultat, c’est d’avoir réalisé la volonté de Dieu. La vigne à travailler, nous répugne ou nous révolte, peut-être même ne nous concerne-t-elle pas. C’est vrai, aller parler, soutenir, aider, les pécheurs, les prostituées, les publicains, les étrangers, les sans foi ni loi, les reclus de la société, toutes cette masse qui n’est pas comme nous ! Il faut le reconnaître, nous ne le faisons pas de bon cœur, mais avec beaucoup de réflexion, avec le temps, il se peut que nous allions travailler cette vigne rebelle. Et puis, il faut bien faire sa B.A. si nous voulons être dans les petits papiers de Dieu ! Comme les prêtres et les anciens, nous pensons suivre la voie de Dieu, être ce fils qui dit non, mais qui finalement fait un effort. Nous sommes du bon côté de la barrière. Nous nous sentons le fils digne de la volonté de Dieu.

Et voilà que Jésus nous renvoie à nos chères études. Les prostituées et les publicains vous précèdent dans le royaume de Dieu. Une vraie gifle en pleine figure ! Comment le Christ peut-il nous traiter moins digne que ces gens-là ? Il n’est pas sérieux, il n’est pas le messie que nous attendons ! S’il savait tout ce que je fais pour la religion, pour l’église… s’il prenait le temps de comptabiliser mes heures de prières et le nombre substantiel des messes que je fréquente !

Pourquoi donc le Christ nous classe parmi les fils qui disent oui et ne font pas ?

Que le Christ aie classé les prêtres et les anciens de son temps dans ce lot-là, nous le comprenons aisément ! Mais, nous ! Tout de même ! Ce n’est pas sérieux !

Rien n’est plus sérieux que la Parole de Dieu, que cette Bonne Nouvelle de Jésus ! Car c’est une Bonne Nouvelle ! Exigeante, certes ; comme toutes les paroles du Christ. Mais elle est là pour nous faire comprendre que faire une B.A., la plus importante et la plus belle soit-elle, ne suffit pas ! Ce qu’il faut, c’est y mettre la part d’amour nécessaire pour convertir notre regard, notre cœur. Ce qu’il faut, c’est reconnaître que nous sommes pécheurs, que nous sommes simplement et humblement des hommes. Ce qu’il faut c’est mettre dans notre quotidien, dans les gestes, les actes et les paroles de tout instant, la présence de Dieu, la présence de l’Amour parfait. C’est ce qu’on fait les prostituées, les publicains, les pécheurs, les pauvres et les petits, mais que les prêtres, les pharisiens et autres scribes ont dit faire, ou ont fait sans amour.

A nous de savoir, dans le secret, au fond de notre cœur, finalement : quel fils de la parabole suis-je ? Suis-je le pratiquant de la Parole de Dieu, ou bien, suis-je le croyant qui met Dieu, l’Amour, dans chaque moment de sa vie ? Suis-je le prêtre bien pensant ou la prostituée mal vue ? Suis-je celui qui laisse faire les pros du social ou celui qui relève les manches pour débarrasser mon environnement des poubelles de la société permissive ?

Aujourd’hui, le Christ me dit : «Quel enfant de Dieu es-tu ? »

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