Abbé Gabriel Dubosson, à l’église de Grimentz (VS), le 8 janvier 2006 Lectures bibliques : Isaïe 60, 1-6; Ephésiens 3, 2-6; Matthieu 2, 1-12 – Année B |
Les mages : étranges personnages que nous présente l’Evangile de Mathieu.
On ne sait rien de ces hommes. Mais nous le savons, le mystère qui entoure une personne suscite l’imagination.
Aussi les chrétiens vont, au cours des siècles donner une identité aux mages.
On va en déterminer le nombre : trois, en raison des cadeaux offerts.
On va leur donner une couleur de peau : un noir, un jaune, un blanc pour bien exprimer l’universalité du salut que le Christ offre à tous les hommes.
On va leur donner un nom : Gaspard, Melchior, et Balthazar.
On en fera des rois en faisant allusion à la prophétie du prophète Isaïe.
Que viennent-ils faire : adorer le messie qui vient de naître.
Et pour y parvenir, ils suivent une étoile aussi mystérieuse qu’eux.
Nous aussi ce matin, nous avons fait un bout de route à pieds ou en pensée pour venir à la crèche, une belle crèche dont les personnages ont été sculptés à la tronçonneuse par un forestier du village.
Mais vous me dites : ils ne sont pas là. Il a oublié les rois mages.
Eh bien si, les mages sont bien là.
C’est vous, c’est moi, ce sont toutes les personnes en quête de Dieu.
Comme les mages nous avons un visage, comme eux, nous avons un nom.
Comme eux nous sommes en nous cherchons un sens à notre vie, et comme eux nous suivons une étoile.
Quelques fois cette étoile est resplendissante et nous pouvons nous émerveiller comme le vieux Siméon qui dit : « je peux partir en paix, j’ai vu la lumière qui éclaire les nations. »
Souvent cette lumière est discrète et nous oblige à être sans cesse attentifs, éveillés pour percevoir le message du Christ.
Parfois nous sommes dans la nuit, comme les mages. Les épreuves, la solitude, la maladie, les échecs, l’incompréhension de notre entourage nous plongent dans le doute, et quelques fois même dans le désespoir, ne trouvant plus de signification et d’issue à notre vie.
C’est le moment de ne pas nous décourager. Il nous faut alors, comme les mages, chercher du secours et de l’aide.
Il est surprenant de constater que ce ne sont pas ceux qui savaient, ceux qui connaissaient les prophéties : les prêtres, les docteurs de la loi, Hérode, qui trouveront le Christ, lumière du monde. Ce sont bien ces chercheurs persévérants, qui iront au bout de leur quête sans se décourager qui trouveront l’enfant de la crèche et pourront s’émerveiller.
Zacharie, le père de Jean-Baptiste, disait : « l’astre d’en haut est venu nous visiter. Il est apparu à ceux qui se trouvaient dans les ténèbres et à l’ombre de la mort, afin de guider nos pas sur le chemin de la paix. »
Oui, comme les mages, restons éveillés, en quête de Dieu.
Il y a toujours une étoile qui brille pour chacun d’entre nous.