Abbé Grégoire Zufferey, le 28 septembre 2008, à l’église de Savièse, VS Lectures bibliques : Ezéchiel 18 ,25-28; Philippiens 2, 1-11; Matthieu 21, 28-32 – Année A |
Il y a une seule personne qui dit OUI avec la bouche et qui dit exactement le même OUI par ses actions, par ses regards, par ses relations constamment inondées de vérité et de délicatesse, par ses silences, par tout son être…
Il y a un seul être qui dit le même OUI par ses paroles et par ses actes : c’est Jésus le Christ.
Il répond : OUI Père, je vais aller travailler à ta vigne sur terre.
Par son incarnation, par sa vie, par sa mort et sa résurrection, il agit comme un OUI permanent à la Volonté de son Père.
Et saint Paul nous dit en ce dimanche : « Ayez les dispositions que l’on doit avoir dans le Christ Jésus ». C’est comme si l’apôtre nous lançait cette injonction : Appliquez-vous à unifier votre existence à l’exemple du Christ.
1) Regardez le jeune homme riche. Il observe les commandements. Il dit OUI aux commandements et pourtant son cœur n’est pas touché par l’esprit dans lequel ceux-ci doivent être vécus. Il s’en va tout triste parce qu’il a de grands biens. C’est-à-dire qu’au moment de suivre vraiment Jésus, il dit NON en acte.
Pour notre part, nous disons OUI au précepte de sanctifier le jour du Seigneur. Nous dirons tout à l’heure OUI nous voulons élever notre cœur et le tourner vers le Seigneur. Alors, cela nous engage à ne pas être membre de ce peuple dont Jésus dit qu’il l’honore de ses lèvres mais que son cœur est loin de lui. Pour ne pas ajouter notre nom à la liste des pharisiens, notre OUI dominical à Dieu doit impérativement être suivi d’un OUI du cœur qui sanctifiera chaque instant durant la semaine !
2) Regardez le démon qui s’adresse à Jésus avant qu’il l’expulse, lui disant : Je sais fort bien qui tu es, tu es le Saint de Dieu. Le démon dit OUI à l’identité intime de Jésus. A l’opposé, ce même démon persécute la personne en qui il habite, il la fait souffrir et noircit sa vie. Par là même, par ses actes il s’oppose à Jésus, il dit NON au Royaume de Jésus. Le diable que nous appelons aussi le diviseur apparaît écartelé et divisé lui-même !
Pour notre part, nous proclamerons le credo ensemble tout à l’heure, que nous soyons dans cette église ou depuis l’endroit où nous vivons la messe de ce jour. Nos lèvres diront un OUI à Dieu dans la foi. Ce OUI doit absolument précéder cet amour pour tous qui représente le signe des disciples. Ce OUI doit résonner dans le souci de soulager l’éprouvé ou le découragé quel qu’il soit, dans la vigilance pour colorer toutes nos rencontres avec les teintes du Royaume de Jésus. Saint Jacques a écrit : C’est par mes actes que je te dirai ma foi ! C’est particulièrement vrai en ce dimanche.
3) Enfin, regardez le prêtre et le lévite de la parabole du Bon Samaritain. Ils sont en ordre devant les règles religieuses. Ils disent OUI aux préceptes en vigueur. Ils participent à une religion qui se fourvoient en permettant de laisser de côté un frère ou une sœur dans le besoin sous le prétexte de garder intacte une soi-disant pureté. Par le détour qu’ils font sur le chemin, ils disent NON à la fraternité, à la solidarité, à la bonté en refusant de se salir les mains.
Pour notre part, nos mains se joignent spontanément pour prier, nos mains se tendront tout à l’heure pour offrir ou recevoir un geste de paix. Par cette belle habitude communautaire, nous disons OUI à la paix. Mais attention, ces gestes nous engagent à refuser d’avoir nos mains crispées sur telle richesse ou tel privilège. Ces gestes nous rappellent qu’il est impossible de refuser notre main à qui que ce soit ! Pour être cohérent, il s’agit d’avoir des mains qui inventent le partage, des mains qui vont jusqu’à accepter de se salir et qui par là même restent pures.
« Va travailler aujourd’hui à ma vigne ! »
Jour de vendanges, réponds le même OUI avec le cœur, les mains, la bouche et de tout ton être !
Entre les ceps des jours qui passent, il s’agit d’être juste, d’être juste cohérent !
Que c’est difficile mais que c’est beau de chercher à ressembler à Jésus jusque-là.
Amen.